Définition
– L’érysipèle est une dermo-hypodermite bactérienne (DHB) aigüe non nécrosante de diagnostic clinique
– Siège : <85% des cas aux membres inférieurs.
– Le germe responsable est presque constamment un streptocoque A sensible à la pénicilline G. Occasionnellement on retrouve S. aureus, des entérobactéries et Pseudomonas aeruginosa, seuls ou associés à un streptocoque
– Les principaux facteurs de risque sont : les lymphœdèmes et l’existence d’une porte d’entrée comme un ulcère de jambe, une plaie aigüe ou chronique, un mal perforant plantaire, un intertrigo interdigito-plantaire, l’obésité.
– L’érysipèle typique à streptocoque (b-hémolytique A, B, C et G) résulte vraisemblablement d’une réaction immunologique d’hypersensiblité aux antigènes streptococciques.
– Les complications (abcès, dermohypodermite nécrosante, DHN) sont rares (3-12%) mais graves
Tri IAO
– Niveau 1 : si signes de choc
– Niveau 2 : si fièvre, altération de l’état général, comorbidité.
– Niveau 3 : les autres cas
DIAGNOSTIC
Le diagnostic est clinique
– Début brutal
– Placard inflammatoire localisé le plus souvent aux membres inférieurs
– Associé à des signes généraux (fièvre, frissons).
La recherche d’une porte d’entrée doit être systématique
– Aucun examen complémentaire n’est indispensable
– Un écho-Doppler veineux est prescrit en cas de doute sur une thrombose veineuse profonde surajoutée chez un patient à risque mais la phlébite n’est pas une complication classique de l’érysipèle
Critères d’hospitalisation :
– Doute diagnostique
– Signes généraux importants
– Co-morbidité
– Contexte social rendant le suivi à domicile impossible
TRAITEMENT
– Le traitement repose sur l’antibiothérapie.
– Première intention : amoxicilline 1g x 3/ jour (relais per os après apyrexie) pdt 10 à 15 jours
– Allergie aux bêtalactamines : pristinamycine 1 g x 3/jour (per os) pdt 10 à 15 jours.
– Traitement de la porte d’entrée
– Contention si insuffisance veineuse
– Le traitement anticoagulant préventif doit être discuté seulement en cas d’alitement et de facteurs de risque thrombo-emboliques associés.
– les AINS sont contre indiqués (risque de fasciite nécrosante)
– RECOMMANDATIONS DE SORTIE : Ne pas prendre d’AINS et d’Aspirine, reconsulter si persistance de la fièvre au-delà de 72h, si apparitions de bulles, aggravation des douleurs, si cyanose tégumentaire
Complication à redouter : la fasciite nécrosante
– Nécrose de l’aponévrose superficielle et possibilités d’atteinte musculaire (myosite).
– urgence médico-chirurgicale
– Flore mixte retrouvée : anaérobies, entérobactéries, streptocoques, entérocoques et Staphylococcus aureus. Streptococcus pyogenes est retrouvé dans près de la moitié des prélèvements et dans 50 % des hémocultures associées à un choc septique.
– Durée de traitement variable (habituellement de 10 à 15 jours), en fonction de l’évolution et du nombre de reprises chirurgicales. Aucun argument ne justifie une prescription des aminosides > 3 jours.
– atteinte des membres et de la région cervico-faciale :
amoxicilline/ac clavulanique 2 g x 3 + gentamicine 5 à 6 mg/kg x 1
– lésion périnéale :
amoxicilline/ac clavulanique 2 g x 3 + gentamicine 5 à 6 mg/kg x 1
ou
ceftriaxone 2 g x 1 + métronidazole 500 mg x 3 + gentamicine 5 à 6 mg/kg x 1
Bibliographie
– http://www.therapeutique-dermatologique.org
– Antibiogarde 2008
– Guide du bon usage de l’antibiothérapie probabiliste de l’Hôtel Dieu & CAI Hôtel Dieu
– Prise en charge initiale des états septiques graves de l’adulte et de l’enfant Groupe Transversal Sepsis. Réanimation. 2007 ;16 :S1-S21
– Conférence de consensus. Érysipèle et fasciite nécrosante : prise en charge. Méd Mal Infect 2000 ; 30 Suppl4 : 245
– Bjornsdttir S et al. Risk Factors for Acute Cellulitis of the Lower Limb : A Prospective Case-Control Study. Clin Infect Dis. 2005 ;41 :1416-
– Leman P & Mukherjee D. Flucloxacillin alone or combined benzylpenicillin to treat lower limb cellulitis : a randomised controlled trial. Emerg Med J. 2005 ;22:342-
– Bisno AL, Stevens DL. Streptococcal infections of skin and soft tissues. N Engl J Med 1996 ;334:240-
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Dr Michel NAHON, Le 2 novembre 2012 à 23:22
Les récidives d’érysipèle surviennent chez 20% des patients. Elles sont favorisées par la persistance des facteurs ayant favorisé le premier épisode : insuffisance veino-lymphatique, porte d’entrée bactérienne qui persiste...
La prise en charge de la prévention des récidives repose sur :
– La prise en charge d’une insuffisance veino-lymphatique (surélévation des jambes, bas de contention élastique).
– L’efficacité d’une antibiothérapie au long cours est démontrée chez les patients multi récidivants : peni V, 2 à 4 MU/j en deux prises PO, ou benzathine pénicilline : Extencilline, 2,4 millions d’unités/3 semaines IM (en cas de problème d’observance thérapeutique).En cas d’allergie aux Bétalactamines (Péni) les macrolides seront prescrits PO.
Ce traitement n’est que suspensif et sa durée n’est pas définie, il est réservé aux patients suivis et entourrés.
Source : Conférence de consensus. à‰rysipèle et fasciite nécrosante : prise en charge. Méd Mal Infect 2000
RUNTZ , Le 17 septembre 2012 à 10:42
Assistante sociale auprès de personnes à¢gées sujettes à faire des érysipèle à répétition, je souhaiterais savoir s’il existe un traitement préventif, pour renforcer les défenses immunitaires des personnes sujettes à cette pathologies. Peut-on en guérir ? Pour éviter les récidives Existe-t-il un traitement.
Merci