1) Messages importants :
Un état de choc est une insuffisance circulatoire aigüe. Les présentations cliniques et les étiologies peuvent être multiples et s’associer.
Différents signes cliniques peuvent s’associer :
Tachycardie (FC > 100/min)
Hypotension artérielle (PAs < 90 mmHg, PAM < 65 mmHg)
Marbrures
Polypnée, bradypnée
Sueurs
Cyanose
Oligurie, anurie.
Troubles de la conscience
On distingue différents types de choc :
Choc hypovolémique : précharge basse, PA basse et pincée, tachycardie.
Choc cardiogénique : précharge élevée, jugulaire distendue, œdèmes, hépatomégalie.
Choc septique : point d’appel infectieux, fièvre, frissons, persistance d’une hémodynamique défavorable malgré remplissage efficace.
Choc anaphylactique : œdème de Quincke, urticaire, signes digestifs.
2) Prise en charge IAO
Paramètres vitaux
FC, PA aux 2 bras, FR, Sat, T°, dextro.
ECG
Orientation
Tri 1 → SAUV
3) Prise en charge en SAUV
Monitorage
Scope.
Défibrillateur et chariot d’urgence à proximité.
Mise en condition
Pose de 2 VVP de bon calibre (16G ou 18G)
Oxygénation QSP sat > 96%
Sonde urinaire avec quantification de la diurèse.
Appel du réanimateur.
Examens complémentaires
ECG
RP
NFS, TP TCA, Ionogramme, urée, créatininémie, GDS + lactate, BHC
+/- CRP, Procalcitonine, hémocultures, BU, ECBU, antigénuries, piège bronchique
+/- Troponine, BNP
+/- Groupe et RAI
+/- BetaHCG
Attitude thérapeutique
Elle est à adapter en fonction de l’étiologie présumée.
Remplissage NaCl 0.9% (500 cc toutes les 15 minutes), sauf en cas de choc cardiogénique..
Intubation oro-trachéale et ventilation mécanique d’indication large dans les états de choc.
Choc hypovolémique :
hémorragique : transfusion en extrême urgence O- (objectif Hb 7g/dl) et traitement de l’origine du saignement (chirurgie, embolisation).
déshydratation : NaCl 0.9%
La drogue de choix dans la prise en charge du choc hypovolémqiue est la Noradrénaline (à débuter à 1mg/h et à adapter par pallier de 0.5 mg/h en fonction de la réponse hémodynamique, objectif PAM > 65 mm Hg).
Choc cardiogénique :
IDM, dissection aortique, myocardite, tamponnade, troubles du rythme ou de la conduction, embolie pulmonaire, OAP grave.
La drogue de choix dans la prise en charge du choc cardiogénique est la dobutamine voire l’adrénaline en cas PAd effondrée.
Choc septique :
L’urgence est double :
Ne pas retarder la mise en route d’une antibiothérapie probabiliste à large spectre (" golden hour ") type :
Rocephine 2g IV + Gentamycine 8 mg/kg IV en cas d’origine communautaire,
Tazocilline 4g IV + amiklin 25mg/kg IV en cas d’origine nosocomiale.
Ne pas retarder la mise en route de la noradrénaline IVSE en cas de PAM < 65 mmHg malgré 1500 cc de remplissage bien conduit.
Choc anaphylactique :
Par définition : réaction d’hypersensibilité de grade 3 (cf tableau ci-dessous)
Stopper le contact avec l’allergène présumé
Injection d’adrénaline 0.25 mg en SC en cas d’absence de voie veineuse périphérique et au mieux en bolus intraveineux de 0.1 mg à 0.2 mg par titration toutes les 1 à 2 min jusqu’à obtention d’une normalisation des paramètres vitaux
Polaramine 1 à 2 ampoules IV
Solumedrol 1 mg/kg IVL en cas d’atteinte muqueuse (signes laryngés, signes digestifs)
Salbutamol en cas de bronchospasme : en aérosol, 2,5 à 5 mg dans 3 ml de sérum physiologique à répé-ter 2 à 3 fois la première heure ; salbutamol intraveineux dans les formes sévères/résistantes au traitement, 100 à 200 μg puis 5 à 25 μg/min PSE.
Grade 1 | Grade 2 | Grade 3 | Grade 4 |
---|---|---|---|
Erythème, prurit, urticaire, œdème face, œdème des muqueuses | Erythème, prurit, urticaire, œdème face, œdème des muqueuses | Erythème, prurit, urticaire, œdème face, œdème des muqueuses | |
Aucun signe gastro intestinal | Nausées | Vomissements, diarrhées | |
Aucun signe respiratoire | Toux, dyspnées | Bronchospasme, cyanose | Arrêt respiratoire ou Arrêt circulatoire |
Aucun signe cardiovasculaire | Tachycardie>30% Chute de PAS>30% |
Etat de choc |
Grade 1 | Grade 2 | Grade 3 | Grade 4 |
---|---|---|---|
Si manifestations cutannées
![]() Si angioedème ![]() Si angioedème avec atteinte laryngée ![]() ![]() ![]() |
Si hypotension artérielle
![]() ![]() ![]() Si dyspnée ![]() ![]() ![]() |
Si collapsus cardiovasculaire
![]() ![]() ![]() Si collapsus cardiovasculaire + bronchospasme ![]() ![]() ![]() ![]() |
Arrêt cardiaque
![]() ![]() ![]() ![]() |
4) Orientation
Elle dépend de l’origine présumée du choc :
Réanimation médicale ou chirurgicale
Salle de réveil
Bloc opératoire
Coronarographie, embolisation …
5) Bibliographie
Collège National des Enseignants de Réanimation Médicale. Etats de choc.
Réanimation et urgences, 2e édition, Masson, Paris, 2005.
SFAR. Antibiothérapie probabiliste des états septiques graves. Conférence d’experts. Collection de la SFAR. Paris : Elsevier ; 2004.
Prise en charge d’une réaction anaphylactique en extrahospitalier et aux urgences : revue de la littérature ; P. Dewachter et al. / Annales Françaises d’Anesthésie et de Réanimation 26 (2007) 218&228
SFAR. Prise en charge d’un état de choc anaphylactique. 2010.
SFAR. Choc anaphylactique, œdème de Quincke avec détresse respiratoire. 2009
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