1) Généralités et points forts
– L’imagerie n’est utile en urgence que pour les formes compliquées ou les doutes diagnostiques
– Des examens biologiques, seul l’ECBU est impératif, les autres examens sont à discuter selon le contexte
– Le dosage des PSA est inutile car ininterprétable
– Escherichia coli est le germe dominant
– L’émergence d’entérobactéries résistantes aux béta-lactamines (BLSE) doit plus encore inciter à suivre les règles de bonne pratique de prescription des antibiotiques
- Quelle que soit l’antibiothérapie initiale, il faut adapter le traitement à l’antibiogramme
- La sévérité de l’infection, initiale ou secondaire, justifie un avis spécialisé
– La ciprofloxacine est à préserver pour des indications spécifiques (spectre couvrant le pyocyanique), elle ne doit pas être proposée en première intention
2) Tri IAO
– niveau 2 pour une prostatite aigue compliquée
– niveau 3 pour une prostatite aigue non compliquée
3) Prise en charge
– Le caractère compliqué ou non d’une prostatite aigue détermine sa prise en charge
– Les formes compliquées sont :
- Rétention aigue d’urines
- Obstacle sur l’appareil urinaire
- Intervention récente sur l’appareil urinaire (hospitalisation, sondage)
- Immunodépression
- Diabète sucré
- Comorbidité décompensée
– Si choc septique, intégrer le traitement symptomatique sur des objectifs (cf. CODU " Etat infectieux grave au SAU ")
4) Bilan paraclinique
– La biologie d’urgence
- indispensable :
- ECBU
- utile en cas de complication :
- hémoculture
- NFS
- ionogramme créatinine sanguin
- lactate artériel (si signe de sepsis sévérité/choc septique)
- futile :
- PSA
– L’imagerie d’urgence n’a de place qu’en cas de doute diagnostique :
- échographie
5) Qui hospitaliser
– En urologie :
- prostatite aigue avec indication de dérivation des urines
- prostatite aigue compliquée sans geste invasif
- traitement oral impossible (vomissements)
– En réanimation :
- sepsis sévère et choc septique
6) Consignes et mesures hygiéno-diététiques
– Les consignes à expliquer :
- Favoriser le port de sous-vêtements serrés (ou de suspensoirs)
- Préconiser une nouvelle consultation en cas d’aggravation des symptômes
– Prévoir une consultation en infectiologie ou en urologie
7) ECBU post-traitement
– L’ECBU de contrôle est indiqué 4 semaines ou plus après la fin du traitement antibiotique
8) Bibliographie
– Recommandations de bonne pratique. Diagnostic et antibiothérapie des infections bactériennes communautaires de l’adulte. AFFSAPS, juin 2008
– Progrès en urologie. Recommandations du comité d’infectiologie de l’AFU. Diagnostic, traitement et suivi des infections communautaires bactériennes de l’appareil urinaire de l’homme et de la femme adultes (cystites aigues, pyélonéphrites aigues) et de l’appareil génital de l’homme (prostatites aigues). AFU, vol. 18 & mars 2008 & suppl. 1.
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