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Chers confrères, chers lecteurs,
Bienvenue sur la newsletter de juin 2005. Les articles présentés ont été sélectionnés par l’auteur et ne représentent pas l’exhaustivité des publications nationales et internationales du mois.
Auteur :
– Dr Michel NAHON
– Fédération Urgences Anesthésie Réanimation
– Hôtel Dieu de Paris
Arrêt cardiaque
Dans la suite d’un arrêt cardiaque, le temps de défibrillation est 5 fois supérieur pour le visiteur présent à l’hôpital, comparé à celui des patients ! Il vaut mieux faire un arrêt cardiaque dans la rue que dans un hôpital. 72% des patients réanimés pour un ACR à l’hôpital ont une reprise d’activité circulatoire, versus moins de 25% pour les visiteurs ! L’intérêt de l’implantation des défibrillateurs semi-automatiques ou automatiques dans l’hôpital reste à évaluer.
Biologie
Le taux de BNP permet de distinguer la péricardite constrictive de la cardiomyopathie restrictive. Le taux "normal" de BNP est habituellement compris entre 0 et 100 pg/mL, il est de façon significative plus bas en cas de péricardite constrictive (moyenne à 128 pg/mL ; médiane à 143 pg/mL) comparé aux patients avec une cardiomyopathie restrictive (moyenne à 825,8 pg/mL ; médiane à 756 pg/mL), alors que les deux groupes ont des pressions intracardiaques augmentées de façon similaire (POD, PAP, POG, PAPO, PTDVG).
Cardiovasculaire
Une forte relation existe entre le respect des recommandations lors de la prise en charge de l’infarctus du myocarde et la survie à un an. 754 IDM aigus (333 ST+ et 421 non ST) ont été étudiés. Il existe des variations très larges dans le degré d’application des recommandations, d’autant plus faibles que le patient présente un score de risque élevé. Les patients à risque élevé et pour lesquels les recommandations ont été le moins respectées ont le plus fort taux de mortalité à un an.
Association entre la consommation régulière de cocaïne et l’anévrisme coronaire. Ces anévrismes coronaires prédisposent à l’infarctus du myocarde, même en l’absence de sténose significative à l’angiographie. La prévalence des infarctus du myocarde est cependant identique à celle de la population non consommatrice.
La réponse au test sublingual à la trinitrine ne semble pas être un bon indicateur de l’origine myocardique de la douleur thoracique prise en charge aux urgences. Dans cette étude prospective californienne, 664 patients présentant une douleur thoracique ont été enrôlés : 52% de femmes, 48% d’homme , âge moyen 52 ans. L’origine myocardique a été identifiée pour 18% des douleurs thoraciques. En étudiant la réponse au test à la TNT, il n’est retrouvée aucune différence significative entre le groupe douleur d’origine cardiaque et le groupe douleur d’origine extra cardiaque.
Infarctus chez les plus de 90 ans, les traitements de reperfusion et en particulier la thrombolyse augmentent la mortalité pendant l’hospitalisation et n’apportent pas de bénéfice à long terme. 96 infarctus du myocarde de plus de 89 ans ont été étudiés. La thrombolyse augmente de façon significative (p<0,001) le risque de rupture cardiaque pendant l’hospitalisation. A noter que l’héparine diminue le risque de décès pendant l’hospitalisation.
L’hypothermie est un indicateur de décès imminent lors de la poussée d’insuffisance cardiaque congestive. Lors de l’admission, la température corporelle inférieure à 35°5 multiplie par 4,46 le risque de décès pendant l’hospitalisation. La température décroît rapidement dans la phase d’aggravation fatale. Le réchauffement semblerait avoir un intérêt...
Helicobacter pylori semble être associé à un risque accru de fibrillation auriculaire. La gastrite chronique par infection chronique par helicobacter pylori semble prédisposer à la fibrillation auriculaire. Cette étude de cas contrôle italienne montre que le groupe AC/FA, comparée au groupe témoin présente de façon significative un sérodiagnostic positif à h. pylori et un taux de CRP augmenté. Après ajustement, la séropositivité à h. pylori et le taux élevé de CRP sont plus fréquents chez les patients avec AC/FA persistante comparée au patients avec AC/FA paroxistique. Le taux élevé de CRP confirme l’inflammation systémique chez les patients en AC/FA, laissant supposer le rôle de h.pylori dans l’inflammation constatée lors de l’AC/FA.
L’alitement n’apporte rien dans la prévention du risque d’embolie pulmonaire symptomatique lors du traitement la thrombose veineuse profonde. Aucune différence n’est constatée entre le groupe de patients traités par anticoagulants (AC) et repos strict et le groupe traité par AC sans repos au lit. L’âge > 65 ans et la néoplasie sont par contre associés à un risque plus élevé d’embolie pulmonaire.
Gynéco-obstétrique
La fin d’un mythe : les accouchements ne sont pas plus fréquents en période de pleine lune ! 564 039 naissances ont été étudiés pendant une période de 5 ans soient 62 cycles lunaires. Cette dernière étude confirme l’absence de relation épidémiologique entre le déclenchement du travail et la phase lunaire.
L’accouchement planifié à domicile des grossesses à faible risque, réalisé par des professionnels, ne présente pas plus de complication en terme de morbi-mortalité de l’intra partum et du post partum, comparé aux accouchements hospitaliers. 5418 accouchements à domicile ont été comparés à 3 million d’accouchements hospitaliers. 12,1% ont du être hospitalisées. 1,7 décès pour 1000 naissances. 2,1 % d’épisiotomies pour 33% en milieu hospitalier. 1% vs 2,2% d’utilisation des forceps. 3,7% vs 19% de recours à la césarienne. Ces résultats ne sont pas transposable aux accouchements inopinés survenus en dehors de l’hôpital et pris en charge par les SMUR.
Infectieux
L’observation depuis la fin du mois de mai, d’une augmentation rapide du nombre de cas de méningites virales dans plusieurs régions françaises, fait suspecter l’émergence d’une épidémie de méningites à entérovirus. Plusieurs dizaines de cas (répartis sur l’ensemble du territoire) ont été rapportés à l’Institut de veille sanitaire (InVS). La saison estivale voit tous les ans une augmentation des diagnostics d’infections à entérovirus, mais ces trois dernières années avaient été peu épidémiques.
– Epidémie de méningites virales en France - Le point au 15 juin 2005
Haute prévalence globale des résistances aux macrolides des pneumocoques responsables des infections communautaires des voies respiratoires. Tels sont les résultats de l’étude PROTEKT. La résistance aux macrolide est un problème émergeant qui remet en cause les pratiques dans le traitement antibiotique empirique de l’infection des voies respiratoires.
Colite à clostridium difficile : vers une diminution de la réponse au Metronidazole ? Le metronidazole est le traitement habituel de première intention de la colite à clostridium d. Les auteurs reportent 28% de récurrence à 3 mois et 22 % de colites réfractaires au metronidazole. Ils préconisent le recours au nitazoxanide ou au tinidazole. Les facteurs prédictif de récurrence sont l’âge > 65 ans et la colite nosocomiale.
Intubation
Induction à séquence rapide pour l’intubation trachéale : L’étomidate n’est pas le produit de choix en cas de choc septique. L’effet de l’étomidate sur la fonction surrénalienne est dose dépendante et cumulative. Une dose unique d’étomidate (0,2-0,3 mg/kg) bloque l’axe adréno cortical pendant 12 à 24 heures. Lors du choc septique, l’insuffisance de production surrénalienne est délétère et peut augmenter la morbi mortalité. La Kétamine serait elle la drogue d’induction de choix en cas de sepsis ?
Recommandations et algorithmes pour l’intubation à séquence rapide. Cette actualisation est particulièrement destinée aux unités de soins intensifs aux USA.
Neurologie
Accident ischémique transitoire : un score clinique destiné à identifier les patients à risque élevé d’AVC. Une étude britannique propose un score ABCD de 0 à 6 :
Valeur | 2 | 1 | 0 | |
---|---|---|---|---|
A | Age | âge > 60 ans | âge < 60 ans | |
B | Blood pressure mm Hg | PAS > 140 ou PAD > 90 | PAS < 140 et PAD < 90 | |
C | Clinique | déficit parétique unilatéral | aphasie isolée | dans les autres cas |
D | Durée du déficit | > 60 min | >10 et < 59 min | < 10min |
Si le score est > 4 les auteurs recommandent une hospitalisation d’urgence, une exploration et un traitement immédiats. Lorsque le score est égal à 6 , 30% des patients constitueront un AVC dans les 7 jours. Bien que le nombre de malades étudié soit réduit (trois groupes de 209, 190 et 210 patients), et que les critères cliniques comme l’existence d’un diabète ou d’un trouble du rythme cardiaque ne sont pas pris en compte, ce score a le mérite d’être très simple et reproductible.
– Strokes could be predicted and prevented by new test, says The Stroke Association
Rôle du neurologue dans le traitement de la névralgie du trijumeau. Le neurologue a un rôle déterminant dans la prise en charge de la névralgie du V : confirmation du diagnostic, prescription et surveillance du traitement. Le neurologue prendra la décision d’une orientation neurochirurgicale en cas d’absence de réponse au traitement médical, en cas d’effets indésirables importants, ou de retentissement sur la qualité de vie.
Pédiatrie
Chlamydiae Pneumoniae est fréquemment retrouvée dans le liquide de lavage broncho-alvéolaire des enfants présentant une affection respiratoire chronique. 54% des enfants atteints d’asthme ou d’autre pathologie respiratoire chronique hébergent du Chlamydia. De plus ces chlamydiae sont pathogènes. La contamination semble être précoce dans la vie (qq mois). Les investigateurs notent une corrélation entre la présence de chlamydiae et le taux général d’Ig E. L’intérêt d’une antibiothérapie anti chlamydae reste à évaluer dans ce contexte.
Plus de 50 % des enfants asthmatiques n’utilisent pas correctement leur chambre d’inhalation ! Cette étude portant sur 200 enfants de l’archipel maltais montre que 2% des enfants ne l’utilisent pas, 11% n’utilisent pas le dispositif adapté à leur âge, 17 % l’utilisent de façon inadaptée, et 24 % ne respectent pas les recommandations d’utilisation et d’entretien. Une anomalie est constatée dans plus de 50 % des cas. Encore du travail d’information à améliorer !
Pneumologie
Lorsqu’elle est associée soit à un score de gravité élevé (score PSI ou CURB-65), soit à une bactériémie, soit à un sd inflammatoire avec coagulopathie, la pneumopathie aigüe communautaire présente une mortalité aussi importante que celle rencontrée au cours des sepsis. Cette étude décrit les sous groupes de pneumopathies aigües communautaires avec sepsis sévère et les pneumopathies aigües communautaires à streptocoque pneumoniae, enrôlées dans l’étude PROWESS. La protéine C activée humaine recombinante semble avoir une place de choix dans le traitement du sepsis grave secondaire à la pneumopathie aigüe communautaire.
Pseudomonas aeruginosa impliqué dans les poussées évolutives de la BPCO. Lors de la mise en culture des sécrétions bronchiques des patients atteints de BPCO, deux germes prédominent : Haemophilus influenzae et Pseudomonas aeruginosa. Les charges bactériennes sont liées de façon significative à la poussée évolutive de la maladie. Pseudomonas aeruginosa semble être particulièrement pathogène, indépendamment de la charge microbienne.
Radiologie
Intérêt du scanner abdominal pour écarter le diagnostic d’appendicite. 20% d’appendicectomies évitées depuis l’usage en routine du CT scanner lors de suspiscion d’appendicites. L’apport du scanner est un peu moins performant chez l’enfant du fait de la fréquence moindre d’épanchements intrapéritonéal.
Traumatologie
Une équipe de médecins anglais demande de réglementer la vente des couteaux de cuisine ! Les plaies par armes blanches sont en effet plus fréquentes que les plaies par arme à feu. En ville, 24% des adolescents âgés de 16 ans détiennent une arme blanche et 19% admettent avoir déjà utilisé leur couteau dans le but de blesser. Les auteurs notent qu’il n’y a pas de raison de détenir dans une cuisine des couteaux aussi longs et pointus. Un simple couteau de 5 cm est suffisant pour les travaux de cuisine. De plus rien ne justifie d’utiliser une lame pointue.
– Reducing knife crime. Hern E. et coll. BMJ. 2005 May 28 ;330(7502):1221-2.
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