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Chers confrères, chers lecteurs,
Bienvenue sur la newsletter de juin juillet 2006. Les articles présentés ont été sélectionnés par l’auteur et ne représentent pas l’exhaustivité des publications nationales et internationales du mois.
Auteur :
– Dr Michel NAHON
– SAMU de PARIS
Arrêt cardiaque
Le refroidissement endovasculaire double la survie après un ACR. Le taux de survie et le pronostic neurologique à court terme sont améliorés chez les patients dans le coma secondaire à un ACR récupéré. L’hypothermie modérée est une réelle avancée dans la thérapeutique de prévention des dommages neuronaux dans les suites de l’ACR. Dans cette étude, 1 038 patients ont été enrôlés en deux groupes : un refroidissement endovasculaire a été réalisé chez 97 patients avec le dispositif " Icy and CoolGard 3000 " (Alsius), les 941 autres patients ont reçu un traitement standard. à€ 30 jours, le groupe Alsius a un OR à 1,6 comparé au groupe standard. 53% des patients du groupe Alsius ont survécu avec un bon pronostic neurologique, pour seulement 34% dans le groupe témoin. Quelle que soit la méthode employée, l’hypothermie modérée doit faire partie du traitement de l’ACR récupéré.
Recommandations de l’American Academy of Neurology (AAN) pour aider à évaluer le pronostic des patients dans le coma dans les suites d’un ACR récupéré. L’analyse de toutes les études réalisées entre janvier 1966 et janvier 2006 a permis aux auteurs d’en retenir seulement 391 permettant d’identifier les facteurs de mauvais pronostic à 1 mois et à 6 mois. Les valeurs de sept variables ont été retenues : les circonstances de survenue de l’ACR, la température corporelle, l’état neurologique, les explorations neurophysiologiques, les marqueurs biologiques, le monitorage de la fonction encéphalique, la neuro-imagerie. Les facteurs de mauvais pronostic sont l’état de mal épileptique survenu dans les 24 heures suivant l’ACR, l’absence de réflexe photomoteur ou de cornéen persistant à J1-J3, l’absence de réponse ou une réaction en flexion lors des stimulations nociceptives. Les résultats des potentiels évoqués neuro-somatiques semblent être plus utiles dans la prédiction d’une évolution défavorable, comparés à ceux de l’EEG. Le taux de neuron-specific enolase > 33mcg/L à J1-J3 est également un facteur de mauvais pronostic.
Cardiovasculaire
La stratification du risque de mortalité intra hospitalière des patients avec un SCA non ST influence-t-elle les pratiques ? Les patients avec un SCA non ST et un risque maximal de mortalité ne bénéficient pas systématiquement des traitements pharmacologiques et des interventions recommandées par l’ACC/AHA. Cette étude a porté sur l’analyse des traitements et de la morbi-mortalité de 77 760 patients pendant une période d’un peu moins de 2 ans dans 457 Hôpitaux US (étude CRUSADE). Les prises en charge de sous groupes classés par niveau de risque de mortalité intra hospitalière (évalué par une adaptation du modèle PURSUIT) ont été comparées aux guidelines de l’ACC/AHA. La mortalité est plus élevée en cas de diabète insulino requérant (5,8% vs 4,3%), d’insuffisance rénale (10.0% vs 3,9%), de signe d’insuffisance cardiaque congestive à l’arrivée (10.6% vs 3.1%), et d’age > ou = à 75 ans (8,6% vs 2,7%), en comparaison des patients exempts de ces complications. Les patients définis à haut risque de mortalité intrahospitalière reçoivent moins souvent le traitement recommandé dans les guidelines en comparaison des patients à risque intermédiaire ou faible.
Urgences hypertensives : savoir penser à l’hyperaldostéronisme primaire ! Chez les patients vus aux urgences pour poussée hypertensive, l’hyperaldostéronisme primaire (HAP) doit compter parmi les diagnostics différentiels. Il est évoqué tout particulièrement en cas d’HTA rebelle au traitement ou associée à une hypokaliémie. L’équipe universitaire de Farmington (USA) a recensé 8 cas d’HAP sur une période de 10 ans. Le diagnostic a été confirmé par un dosage de la concentration urinaire d’aldostérone > 12 g/24h et un Na+ urinaire > 200 mEq/24h. L’HAP était probable en cas de concentration d’aldostérone > 15ng/L et un rapport aldostérone/activité rénine plasmatique (ARP) > 40. La PAS et la PAD observées sont respectivement de 200 à 280 mmHg et 100 à 170 mmHg. Cette HTA a dans tous les cas répondu aux anti-aldostérones. Le scanner a révélé des anomalies surrénaliennes (augmentation de taille uni ou bilatérale, kystes) ayant relevé de la chirurgie pour un seul des huit patients.
Chez les plus de 85 ans, une PAS < 140 mmHg est associée à une augmentation de la mortalité. L’association entre la pression artérielle et la mortalité a été étudiée chez 521 patients de 85 ans et plus. Pendant un suivi de 9 ans, 479 sont décédés. Après ajustement pour l’age, le sexe, l’état général, l’existence d’une démence, d’un cancer, d’une maladie cardiovasculaire, un lien fort existe entre une PAS < 140 mmHg et toutes les causes de mortalité. Le Hazard Ratio (HR) pour la survenue du décès chez les individus avec une PAS < 140 est plus élevé (HR = 1,35) en comparaison des patients avec PAS > 160 (HR = 0,97). D’après ces résultats, le clinicien doit examiner avec attention un patient âgé de plus de 85 ans ayant une PA basse tant que cette hypotension ne relève pas d’un traitement. Par ailleurs les effets des traitements de l’HTA doivent être considérés séparément chez les patients très âgés. Les études sur les traitements de l’HTA réalisées chez des patients plus jeunes ne sont pas applicables dans le groupe étudié ici. Les raisons physiologiques de cette association hypoPA et mortalité restent à expliquer, mais il est évident qu’il existe une valeur minimum de la PA requise pour une perfusion cardiaque et cérébrale correcte.
Le risque de maladie cardiovasculaire n’est pas plus élevé chez les diabétiques de moins de 40 ans. Le risque cardiovasculaire (RCV) chez les patients diabétiques est identique à celui des patients non diabétiques âgés de 15 ans de plus. Cependant avant l’age de 40 ans, le RCV est identique chez les diabétiques et les non diabétiques. Une étude de cohorte a été réalisée, analysant tous les résidents de l’Ontario âgés de plus de 20 ans en avril 1994. A cette date 379 003 patients ont été identifiés comme diabétiques et 9 018 082 comme non diabétiques. Pendant un suivi jusqu’en mars 2000, les IDM aigus, les AVC, AIT et décès ont été rapportés chez 573 515 individus dont 104 702 (18%) diabétiques. Après ajustement à l’age du risque d’IDM et de décès quelle qu’en soit la cause, le risque est de 2 à 4 fois supérieur chez les sujets diabétiques, comparés aux non diabétiques ou aux patients ayant fait récemment un IDM. L’analyse statistique montre une modification du RCV pour un age charnière de 41 ans chez les hommes et de 48 ans chez la femme.
Le taux de CRP est corrélé au risque de survenue d’un AVC chez les sujets à haut risque de maladie cardiovasculaire. Cette étude israélienne a examiné cette corrélation dans un groupe de 3 000 patients avec une maladie coronarienne stable prenant part à un essai clinique d’un hypolipémiant, le bezafibrate. Le taux de CRP a été mesuré à deux ans d’intervalle. Après une période de suivi de 6,2 ans, le risque de survenue d’un AVC ischémique pour 1 000 patients/année augmente de 4,1% chez les patients à faible taux de CRP (<2.3 mg/L) et de 10,5% chez les patients avec une CRP élevée ( > 5,4 mg/L). Après ajustement, les sujets avec une concentration élevée de CRP ont un risque 2,16 fois plus élevé de survenue d’un AVC ischémique comparé au groupe à faible concentration. à€ deux ans, le risque correspondant est de 2,43.
Comparés aux femmes, les hommes sont à plus haut risque de récidive de maladie veineuse thromboembolique. L’évaluation du risque de récidive de la maladie veineuse thromboembolique (MVTE) détermine la durée du traitement anticoagulant. Les études précédentes ont suggéré une différence entre les sexes dans l’évaluation du risque de MVTE. Les auteurs ont réalisé la revue systématique des études prospectives dans lesquelles une thrombose veineuse profonde (TVP) a été objectivée et traitée pendant au moins un mois par anticoagulant, et une éventuelle récidive après traitement dépistée. Quinze études ont ainsi été retenues dans cette méta-analyse incluant 2 729 hommes et 2 687 femmes. Pendant une période d’observation de 9 à 139 mois, la récidive de TVP a été constatée chez 523 hommes et 293 femmes. Comparé à celui des femmes, le risque global chez l’homme est de 1.6 (p = 0,004). Le risque relatif est identique (1,5) chez les hommes avec une récidive idiopathique ou secondaire à des facteurs déclenchants temporaires. Le risque de récidive chez l’homme est confirmé dans tous les sous groupes. Les raisons du niveau de risque n’a pas d’explication clairement identifiée. La différence entre les sexes est cependant modeste et de futures études prospective permettront certainement de déterminer les implications sur la durée de l’anticoagulation chez l’homme.
Douleur
Évaluation de la douleur chez les personnes âgées et démentes. Une évaluation correcte de la douleur est possible chez les patients âgés de plus de 75 ans. Des outils d’évaluation clinique ont été validés. Les échelles verbales assistées, les échelles visuelles peuvent être utilisées chez les patients atteints de surdité. Les échelles verbales ou numériques servent à l’évaluation de la douleur des patients avec troubles de la vision. Les outils d’autoévaluation reflètent correctement le niveau de douleur dans la plupart des cas chez les patients ayant des troubles cognitifs de sévérité moyenne et modérée. Les échelles observationnelles ne doivent plus être utilisées en routine mais seront une alternative chez les patients incapables d’utiliser les échelles d’autoévaluation. L’utilisation régulière d’une règle unique est la meilleure approche pour évaluer l’évolution de la douleur. Il est important de prendre le temps de trouver la meilleure échelle pour chaque patiente et de s’assurer qu’elle est bien comprise par le patient.
– Assessing Pain Intensity in Older Adults. Pautex S. et coll. Geriatrics Aging. 2006 ;9(6):399-402
Infectieux
La mortalité du choc septique augmente de 8% pour chaque heure écoulée avant l’instauration de l’antibiothérapie. Chez les patients atteint d’infection sévère, la précocité de l’antibiothérapie est liée à un meilleur pronostic. Cette étude a porté sur 2 731 patients avec choc septique hospitalisés dans 14 ICU canadiennes et US entre 1989 et 2004. La plupart des patients avaient une pneumopathie (37%) ou une infection digestive (29%), 56% sont décédés. La survie était respectivement de 83% et de 77% chez les patients ayant reçu l’antibiothérapie dans les 30 premières minutes ou les 60 premières minutes suivant l’installation d’une hypoPA documentée. Après la 5e heure, le taux de survie décroît de 8% pour chaque tranche d’une heure écoulée avant l’instauration du traitement antibiotique. Après analyse multivariée, le délai écoulé avant l’antibiothérapie est le facteur le plus fortement associé à la mortalité, indépendamment de la nature de l’agent infectieux ou de la localisation du sepsis. Les pratiques vont sûrement être influencées par cette étude qui souffre cependant des limites d’une étude retrospective.
Un vaccin prometteur contre le H5N1. Un vaccin produit par génie génétique a montré son efficacité dans l’immunisation de furets contre plusieurs souches du H5N1, suggérant une propriété de protection croisée. Les chercheurs ont élaboré un virus recombinant en insérant les gènes d’hémagglutinine et de neuraminidase du H5N1 dans un virus H1N1. Le virus recombinant a été inactivé puis injecté à des furets sous la forme d’une dose unique avec un adjuvant d’hydroxyde d’aluminium ou de deux doses sans adjuvant. La réponse en anticorps a été équivalente dans les deux formes d’administration à la fois contre le H5N1 mais aussi contre d’autres souches dont celle très virulente du virus A/Vietnam/1203/04. Le plus encourageant dans cette étude est la qualité de la protection vaccinale sans correspondance antigénique parfaite. Une méthode à suivre ...
Neurologie
Un taux élevé de D-Dimères est associé à une augmentation de la mortalité dans les suites d’une hémorragie cérébrale (HC). Un taux élevé de D-Dimères est associé à l’importance des séquelles neurologiques et à l’augmentation de la mortalité dans les suites d’une hémorragie cérébrale. L’augmentation des D-Dimères qui reflète probablement l’activation systémique de la coagulation a été constatée dans un bon nombre de pathologies du SNC : hémorragie sous-arachnoïdienne, accident ischémique. Dans cette étude espagnole, les fonctions neurologiques ont été évaluées par le GCS et le NIH Stroke Scale, l’importance de l’hémorragie par un scanner cérébral. Le taux de D-Dimères à 0 et à 3 mois était significativement plus élevé chez les patients avec HC. L’importance de l’hématome, était corrélé au taux de D-Dimères. Une détérioration neurologique dans les 48 heures a été constatée chez 25% des patients et 68% de ce groupe sont décédés (mortalité globale à une semaine : 20,4%). Un taux de D-Dimères > 1900 ng/mL et une PAS > 182 mmHg sont prédictifs d’une détérioration neurologique précoce. Un taux de D-Dimères > 1900 ng/mL et un hématome de volume > 30 mL sont des facteurs prédictifs indépendants de mortalité. Les résultats de cette étude vont dans le sens du recours précoce au facteur VIIa recombinant afin de limiter l’extension de l’hématome et ainsi réduire la mortalité et l’importance des séquelles.
La thrombolyse intra-artérielle en complément de la thrombolyse intra-veineuse est parfois utile en cas d’AVC éligible. La combinaison thrombolyse IV-IA guidée par doppler transcranien colorisé peut être proposée chez certains patients avec un AVC. Le taux de recanalisation à 30 minutes post thrombolyse IV est d’environ 60%. En l’absence de signes de reperfusion précoce la thrombolyse IA peut bénéficier à certains patients. Sur 33 patients thrombolysés par TPA dans les 3 heures suivant l’installation du déficit 16 ont eu une thrombolyse IA complémentaire. à€ 3 mois, dans le groupe IV seul, une reperfusion complète ou partielle et un évolution favorable ont été observées chez 10 patients sur 17 (59%). Dans le groupe IV + IA ce fût également le cas chez 9 patients /16 (56%). Les auteurs concluent à l’intérêt du doppler transcranien colorisé afin de dépister les patients à faible reperfusion qui nécessite le recours à une thérapeutique plus agressive : la thrombolyse intra artérielle.
Pediatrie
En milieu hospitalier, la grippe est sous estimée chez les moins de 5 ans. Trop peu d’infections grippales sont détectées cliniquement chez les jeunes enfants aux US. L’étude a porté sur 2 797 enfants ayant consulté pour une affection respiratoire aigüe ou une fièvre pendant une période observationnelle de 4 ans. Une recherche de virus influuenzae a été systématiquement effectuée sur les prélèvements de nez et de gorge. Le taux d’hospitalisation pour grippe est de 0,9 / 1 000 enfants. à€ l’opposée le taux de visites dans les services d’urgences et les cliniques médicales sont plus élevés (respectivement 95 et 27 visites / 1 000 enfants). Très peu d’infections grippales ont été identifiées cliniquement : dans 28% des cas chez les enfants hospitalisés et dans 17% des cas chez les enfants non admis. Cette sous estimation a pour conséquence d’augmenter le risque de complications et de dissémination du virus par contact. Les enfants excrètent le virus plus longtemps comparés aux adultes, aussi le traitement doit être débuté jusqu’au 4e jour de l’infection afin d’en réduire la contagiosité.
– Influenza control. Glezen WP. N Engl J Med. 2006 Jul 6 ;355(1):79-81
Aux urgences, l’enfant hyperpyrétique doit être traité par antibiothérapie. Pour 130 828 consultations aux urgences pendant une période de deux ans, 103 enfants ont présenté une température > ou = 106°F (41,1°C). Après confirmation du diagnostic bactério-virologique, 20 enfants (18.4%) présentaient une infection bactérienne et 22 (21.4%) une infection virale. Un seul enfant avait une co-infection bactérienne et virale. Les enfants qui présentaient un symptôme associé (respiratoire, digestif, urinaire, neurologique...) étaient à haut risque d’infection bactérienne. Les infections bactériennes sévères ont été constatées chez 7 enfants sur 19 (36.8%) avec symptômes associés, en comparaison des 13 enfants sur 84 (15.5%) sans signes associés. La NFS n’était pas contributive pour orienter vers une étiologie bactérienne ou virale. Une NFS subnormale a été retrouvée chez 3 enfants avec une infection bactérienne sévère. L’association entre la diarrhée et l’infection bactérienne est surprenante : la diarrhée est souvent associée à une infection urinaire. L’hyperpyrexie est une urgence médicale à haute probabilité d’infection bactérienne sévère. L’antibiothérapie est recommandée en cas d’hyperpyrexie, y compris en cas de pathologie virale avérée.
Radiologie - Imagerie
Le coro-scanner multibarette actuellement imparfait dans l’évaluation des sténoses coronaires. Le coro-scanner multibarette (16-row multidetector computed tomography : MDCT) est imprécis dans l’évaluation initiale des sténoses coronariennes, selon les résultats de cette étude prospective multicentrique. L’examen de 1 629 segments coronaires non stentés de plus de 2 mm de diamètre a été réalisé chez 187 patients. La coronarographie conventionnelle a identifié 89 segments (5,5%) chez 59 patients (32%) avec sténose(s) de plus de 50% . Près d’un tiers (29%) des segments coronaires n’ont pu être évalués par le MDCT, dont 24 faux négatifs (sténoses de plus de 50 %) et 96 faux positifs. Sur une population de 59 patients ayant au moins une sténose coronarienne, seuls 49 ont eu un diagnostic porté au MDCT. En excluant les segments non évaluables par MDCT, 15 patients avec sténose n’ont pas pu être identifiés par MDCT.
La N-acétylcystéine proposée dans la prévention de la néphropathie induite par les produits de contraste iodés utilisés lors de l’angioplastie primaire du SCA ST+. Les patients qui bénéficient d’une angioplastie primaire à la phase aigüe de l’IDM sont à haut risque de développer une néphropathie induite par les produits de contraste iodés (NIPCI) de part l’instabilité hémodynamique fréquente, la nécessité d’injecter un grand volume de produit de contraste et l’absence de traitement préventif de la NIPCI. Hors la N-acétylcystéine (NAC) neutralise certains radicaux libres et stabilise l’endothélium vasculaire, deux effets qui peuvent potentiellement prévenir la NIPCI. Dans cette étude italienne, 354 patients angioplastiés ont été randomisés en 3 groupes : 116 patients ont reçu de la NAC (600 mg IV bolus avant l’angioplastie puis 600 mg deux fois par jour pendant 2 jours), 119 patients ont reçu une double dose de NAC (1200 mg IV bolus avant l’angioplastie puis 1200 mg deux fois par jour pendant 2 jours), et 119 patients ont reçu un placebo. La concentration plasmatique de créatinine a augmenté d’au moins 25% chez les 39 patients (33%) du groupe placebo, chez 17 patients (15%) du groupe dose NAC standard, et chez 10 patients (8%) du groupe NAC double dose (P < 0,001). La mortalité globale intra hospitalière était de 26% chez les patients avec une NIPCI et de 1% dans le groupe sans NIPCI (P < 0,001). Les décès ont concerné 13 patients (11%) dans le groupe placebo, 5 (4%) dans le groupe NAC simple dose et 3 (3%) dans le groupe NAC double dose (P = 0,02). Le taux du critère composite combinant décès, insuffisance rénale aigüe et le recours à une épuration extra rénale ou à la ventilation mécanique était respectivement de 21 (18%), 8 (7%) et 6 (5%), (P = 0,002). La NAC pourrait être proposée en prévention de la NIPCI post angioplastie primaire avec un effet dose dépendant.
Therapeutique
Le paracétamol (acétaminophène) aux doses recommandées peut augmenter le taux d’ALAT (SGPT). Pendant un essai clinique d’un nouveau médicament associant acétaminophène et un opiacé, une forte incidence d’augmentation des ALAT a été constatée. Les opiacés étaient-ils incriminés dans une potentialisation de l’hépatotoxicité du paracétamol ? Dans cette étude longitudinale en simple aveugle, 145 adultes sains ont été randomisés en trois groupes : placebo (n = 39), une des trois combinaisons acétaminophène/opiacé (n = 80) ou l’acétaminophène seul (n=26). La dose d’acétaminophène était de 4g/j pendant 14 jours avec un contrôle diététique de la composition des repas. Les enzymes hépatiques et les concentrations d’acétaminophène ont été mesurées chaque jour pendant 8 jours puis toutes les 24 à 48h. Dans le groupe placebo, 1 seul cas (3%) d’élévation des ALAT à plus de deux et moins de trois fois la Nle (40UI/L) a été constaté. Dans les groupes traités par acétaminophène seul ou associé, une élévation des ALAT à plus de trois fois la Nle a été constatée dans 31 à 44% des cas. L’élévation des ALAT persiste après l’arrêt du traitement et la négativation du taux sérique d’acétaminophène. L’association par opiacés ne modifie pas le taux d’ALAT.
La commission Européenne approuve la nouvelle présentation Kaletra® (lopinavir + ritonavir). Le nombre de comprimés est réduit (passe de 6 à 4 comprimés par jour) et il n’est plus nécessaire de conserver les comprimés au réfrigérateur. La prise peut se faire pendant ou en dehors des repas.
Toxicologie
Lesyndrome du QT long est fréquent chez les patients toxicomanes substitués par la méthadone. La méthadone peut augmenter l’espace QT par une action dose dépendante, mais avec un mécanisme non élucidé. Une équipe Suisse a analysé pendant une période de 5 ans 247 toxicomanes IV. 167 ont reçu de la méthadone, 80 n’en ont pas reçu. La proportion d’allongement de l’espace QTc de plus de 0,5 sec était significativement plus fréquente dans le groupe méthadone (16,2% vs 0%). Une association significative mais plus faible a été constatée avec la dose de méthadone. D’autres facteurs d’augmentation du QT ont été identifiés : l’hypokaliémie, un faible taux de prothrombine, et l’utilisation de médicaments inhibiteurs du cytochrome P-450 3A4.
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