Prise en charge des corps étrangers digestifs ingérés

Auteur : Dr Antoine ECHE, SAU Hôtel-Dieu

 jeudi 16 février 2012  |  Février 2012  |  0 Commentaires
  SAU Hôtel Dieu

 Points importants

Différents types de patients à risque :

les patients détenus qu’ils soient prisonniers ou en rétention administrative

les patients psychotiques

les sujets âgés édentés

les patients porteurs d’anomalies organiques du tractus œsogastroduodénal

les enfants au stade oral (6 mois à 3 ans)

Evolution :

90% des corps étrangers ingérés passent spontanément

Près de 10% nécessitent des manœuvres non chirurgicales d’extraction

Moins de 1% nécessitent une extraction chirurgicale

Les " vrais corps étrangers " (métalliques) sont radio opaques.

Les os, arêtes, morceaux de verre ou de plastique ne sont pas toujours radio opaques à la radiographie.

Toutes les ingestions volontaires de corps étrangers doivent bénéficier d’un avis psychiatrique

 Tri IAO

 Tri 1
si signe de gravité immédiat : détresse respiratoire aigue, instabilité hémodynamique

 Tri 2
si présence de signes de perforation : fièvre, hématémèse, douleur thoracique ou contracture abdominale

 Tri 3
en l’absence de signe de gravité

 Signes clinique / signes de gravité

Le plus souvent asymptomatique en l’absence de complication

Symptômes obstructifs : douleur rétrosternale, odynophagie, dysphagie, hypersialorrhée et vomissements

Signes de perforation/péritonite/médiastinite : fièvre, signes de choc, contracture abdominale, hématémèse. (cf. CODU péritonite au SAU)

 Bilan paraclinique

Si signe de perforation/péritonite cf. CODU péritonite au SAU

En l’absence de signe de péritonite ou perforation :

ASP face et profil

Si risque d’objet tranchant : coupoles diaphragmatiques en plus des autres incidences

Si doute entre inhalation et ingestion, réalisation d’une radiographie de thorax face + profil

Réalisation d’un scanner uniquement en cas de nécessité d’une extraction chirurgicale et sur demande du spécialiste

 Prise en charge

Si signe de péritonite ou de perforation :

cf. CODU péritonite au SAU

Les indications d’une extraction en urgence :

Corps étrangers obstructifs de l’hypopharynx et de l’œsophage

Corps étrangers tranchants impactés dans l’œsophage ou dans l’estomac (risque de perforation ou d’hémorragie digestive)

Piles bloquées dans l’œsophage

Les corps étrangers de grande taille (longueur > 6cm et épaisseur > 2,5cm)

Conduite à tenir :

Mise à jeûn

Réalisation d’un bilan pré-opératoire (NFS, ionogramme, créatinine, TP/TCA, groupe sanguin rhésus, RAI, radio de thorax et ECG)

Pose de voie veineuse périphérique

Appel du médecin endoscopiste de l’Hôtel-Dieu en semaine entre 9h et 13h au 42228

En semaine l’après midi : appel du gastroentérologue de garde Hôpital Cochin au 15100 pour organiser une endoscopie sur le site Cochin

En horaires de garde et jours fériés, appel de la garde d’endoscopie digestive de Lariboisière 2682

En dehors de ces urgences

Objets " mousses " (ronds ou non tranchants)

Si l’objet a passé le pylore : radiographie de contrôle une fois par semaine jusqu’à émission spontanée
Si l’objet est dans l’estomac : radiographie de contrôle tous les 5 jours jusqu’à passage du pylore
Si l’objet est dans l’œsophage et en l’absence de syndrome obstructif : radiographie de contrôle tous les jours jusqu’à passage dans l’estomac.

Cas particuliers des piles :

Extraction en urgence si pile de diamètre <20mm et bloquées dans l’œsophage.
Une fois dans l’estomac les piles s’éliminent le plus souvent spontanément.

Objets tranchants

Si l’objet tranchant a franchi le pylore : surveillance radiographique quotidienne. La chirurgie est indiquée si l’objet reste bloqué plus de 3 jours à un même site.

Dans les contextes d’ingestion volontaire de corps étrangers (patients psychotiques, patients du CRA ou prisonniers)

Prendre un avis psychiatrique (41039) systématique pour évaluer le risque suicidaire

 Orientation

Si indication d’une extraction en urgence : le patient peut être admis en unité d’observation pour la surveillance post fibroscopie après accord de l’anesthésiste et en l’absence de complication lors du geste.
Admission en psychiatrie selon l’expertise du psychiatre.
Dans les autres cas retour à domicile ou dans la structure qui adresse le malade (hôpital psychiatrique, CRA, centre de détention,…) avec contrôle radiologique en CPU selon le schéma explicité.

 Références

Recommandation 2004 de la Société Française d’Endoscopie Digestive " les corps étrangers ingérés "

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