MESSAGES IMPORTANTS
Les signes cliniques sont variables : douleurs thoraciques, dyspnée, emphysème sous-cutanés, sensation de mouvement intra-thoracique, toux, toux aux changements de position, diminution du murmure vésiculaire et des vibrations vocales
Ne jamais prescrire un cliché de thorax en expiration sans s’être assuré de la normalité du cliché en inspiration
La recherche d’une pathologie pulmonaire favorisante et l’analyse radiologique du poumon controlatérale doivent être systématiques
La gravité du pneumothorax est principalement liée au caractère bilatéral, au pneumothorax sous tension, à l’état respiratoire sous jacent et en cas d’hémothorax associé (hémopneumothorax)
Le pneumothorax sous tension est une urgence vitale. Les signes évocateurs sont des signes de détresse ventilatoire et de choc cardiogénique. Le déplacement médiastinal sur la radiographie thoracique en inspiration n’est pas à lui seul un signe de pneumothorax sous tension. La mise en relation de la cavité pleurale avec l’extérieur pour faire chuter la pression intrathoracique doit être rapide par l’insertion d’une aiguille de gros calibre en intercostal. Un remplissage vasculaire doit lui être associé
Signes radiologiques de PNO compressifs (entree d’air avec phénomène de soupape) :
1 - Classification des Pneumothorax :
Le pneumothorax est dit spontané lorsqu’il survient en dehors de tout contexte traumatique. Il est spontané et idiopathique s’il ne s’accompagne d’aucune maladie respiratoire cliniquement et/ou radiologiquement identifiable.
Principales pathologies pulmonaires à l’origine de pneumothorax
- La recherche d’une pathologie pulmonaire favorisante et l’analyse radiologique du poumon controlatérale doivent être systématiques
Eléments évocateurs de l’origine secondaire du pneumothorax - Dissociation entre la sévérité clinique et la taille du pneumothorax ![]() ![]() ![]() ![]() |
2 - Appel téléphonique :
Réponse par le sénior.
Conseiller d’appeler le 15, en cas de dyspnée importante de pathologie respiratoire chronique
Orientation vers le SAU le plus proche pour confirmation diagnostique et prise en charge thérapeutique
3 - Tri IAO :
L’évocation du diagnostique peut se faire dès l’IAO sur l’anamnèse et les antécédents
- Niveau 1 : Signes de choc (TAS < 90, pouls > 120, marbrures,..), signes de détresse respiratoire (FR > 30, contraction SCM, SaO2 < 95%, ..)
- Niveau 2 : Tous les autres cas en prévenant le médecin Sénior de l’évocation de ce diagnostic
4 - Règles génarales de prise en charge thérapeutique
Il est parfois necessaire de recourir au TDM pour mettre en evidence un pneumothorax non visible à la radio (pneumothorax anterieur)
le pneumomédiastin est une forme localisée et partielle de pneumothorax au niveau de la plèvre médiastinale (image en double contours comme sur l’image ci-dessous)
5 - Prise en charge en box de consultation
Niveau 1 : prise en charge au box de déchocage
Niveau 2 : prise en charge en box
IDE | INTERNE / SENIOR |
---|---|
Mise en condition - Perfusion avec du NaCl 0,9% en garde veine Bilan : ![]() (autres examens seulement en fonction du contexte avec notamment groupe Rh si suspicion d’hémopneumothorax). ![]() Oxygénothérapie (lunettes ou masque) en fonction de la SaO2 Thorax au lit ou en radio selon la tolérance ECG ![]() |
Prescriptions - Oxygénothérapie à adapter à la SaO2 et aux GDS ![]() ![]() Avis réanimateur ![]() ![]() Signes de PNO compliqué sur la RP ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() |
6 - USR
Niveau 1 ou Niveau 2 s’aggravant malgré ttt en attente de place en réanimation ou d’avis réa et par extension tous les patients en l’absence de possibilité de transfert dès les box
7 - ORIENTATION
Le traitement immédiat d’un pneumothorax est guidé par la clinique, les atcd de pneumothorax et le seul cliché en inspiration. Lorsqu’une indication de drainage est posée celui-ci sera effectué dans un des services rompus à cette technique (réanimation, pneumologie ou chirurgie thoracique)
L’avis du réanimateur est la règle pour la prise en charge de ces patients
Réanimation médicale
Niveau 1 et Niveau 2 s’aggravant au cours de la prise en charge. Autres patients en fonction de la disponibilité des lits de réanimation.
Service de pneumologie
La mise en place d’un drain pleural peut également se concevoir en pneumologie en l’absence de disponibilité des lits de réanimation
Service de chirurgie thoracique
Le drainage chirurgical d’emblée est conseillé en cas d’hémothorax de bride pleuro-pariétale ou de troubles de l’hémostase (et de pneumothorax suite à une plaie pénétrante)
Les autres indications d’une prise en charge en chirurgie thoracique concernent les récidives de pneumothorax : indication formelle en cas de récidive controlatérale et de 3e épisode homolatéral et parfois proposé dès la première récidive homolatérale voire dès le premier épisode dans certaines professions (pilotes de ligne, plongeurs professionnels, militaires)
Retour au domicile :
En l’absence de signes d’intolérance clinique et de pathologie pulmonaire sous jacente (annexe 1) un pneumothorax de petite taille (<3 cm et ne concernant que l’apex) et récent peut-être traité médicalement et un RAD possible. Une surveillance aux urgences d’une durée de 3 à 6 h et la réalisation d’une RP afin de s’assurer de l’absence d’aggravation sont recommandées
Ce retour ne peut-être envisagé que sous certaines conditions
Conditions propres aux conditions de vie du patient - Fiabilité du patient et de son entourage familial ![]() ![]() |
Remettre au patient la fiche conseil
Fiche patient Lors de votre passage dans le service des urgences un diagnostic de pneumothorax partiel a été retenu. Le médecin qui vous a pris en charge a jugé qu’un repos au domicile était possible. Vous devez impérativement : ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() |
8 - BIBLIOGRAPHIE :
Sahn et al. Spontaneous pneumothorax. N Engl J Med 2000 ; 342:868-74.
Baumann et al. Management of spontaneous pneumothorax : an American College of Chest physicians Delphi consensus statement. Chest 2001 ; 119:590-602.
Hazouard et al. Pneumorachis and pneumomediastinum caused by repeated Muller’s maneuvers : complication of marijuana smoking. Ann Emerg Med 2001 ; 38:694-7.
Bradley et al. The value of routine expiratory chest films in the diagnosis of pneumothorax. Arch Emerg Med 1991 ; 8:115-116.
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