Actualités de janvier 2022

 mercredi 2 février 2022  |  il y a 2 mois  |  0 Commentaires
   Dr Michel NAHON

 Survie de l’arrêt cardiaque lié au sport, des résultats encourageants et des efforts à poursuivre...

Evolution of Incidence, Management, and Outcomes Over Time in Sports-Related Sudden Cardiac Arrest, JACC, 17 Janvier 2022

Le taux de survie à la suite d’un arrêt cardiaque (AC) lié au sport a presque triplé au cours des 10 dernières années, en grande partie en raison de l’utilisation accrue des défibrillateurs externes automatisés (DEA) et de la réalisation de la réanimation cardiopulmonaire (RCP) précoce sur site. Cette étude Francilienne a recensé 377 AC liés au sport dont 5.3% chez des athlètes pendant une compétition. L’âge moyen des cas était de 49,6 ans. La plupart (95,2 %) étaient des hommes. L’incidence de ces AC n’a pas changé de manière significative au cours de l’étude : 6,24 par million d’habitants/an au cours de la dernière période de 2 ans contre 7,0 par million d’habitants/an au cours de la première période (P = 0,51). Même si il n’est pas constatée de diminution majeure de l’incidence, il y a probablement eu une amélioration liée à l’augmentation du nombre de pratiquant sportifs au fil du temps. Il n’y avait pas de différences significatives au cours de l’étude dans l’âge moyen des victimes, la proportion d’hommes et la prévalence des maladies cardiaques déjà connues. Il n’y avait pas non plus de différences dans la proportion d’AC survenant à domicile ou en présence d’un spectateur. Cependant, il y a eu une forte augmentation de la réalisation de la RCP (94,7 % dans la dernière période contre 34,9 % dans la première ; P < 0,001) et des DEA (28,8 % contre 1,6 % ; P < 0,001). L’étiologie de l’AC a été retrouvée dans 61% des cas (coronaropathies dans 68,7% des cas, cardiopathies non ischémiques non rythmiques 16.9% des cas et cardiopathies rythmiques 9,6% des cas). 54,4% des AC sont survenus dans les stades, 97,9% ont bénéficié d’une RCP / 34,9% de défibrillation lors des 2 dernières années VS 50% / 3,1% en début d’étude (p = 0,002). Le taux de survie global à la sortie de l’hôpital était de 66,7 % au cours de la dernière période de 2 ans contre 23,8 % au cours de la première période (P < 0,001). Dans les installations sportives, ce taux est passé à 78,7 % contre 43,8 % initialement (P = 0,003).

J Am Coll Cardiol. 2022 Jan, 79 (3) 238–246

 Réanimation cardiopulmonaire et contexte de pic de contamination à la COVID-19, ne baissons pas la garde !

2022 Interim Guidance to Healthcare Providers for Basic and Advanced Cardiac Life Support in Adults, Children, and Neonates with Suspected or Confirmed COVID-19 : From the Emergency Cardiovascular Care Committee and Get With the Guidelines®-Resuscitation Adult and Pediatric Task Forces of the American Heart Association in Collaboration with the American Academy of Pediatrics, American Association for Respiratory Care, The Society of Critical Care Anesthesiologists, and American Society of Anesthesiologists, 10.1161/CIRCOUTCOMES.122.008900

Devant l’importance de la contamination au variant Omicron, il est devenu nécessaire que les recommandations de l’AHA élaborées au printemps 2021 et publiées en octobre 2021 soient mises à jour et que l’accent soit mis sur les modalités de protection complète des prestataires de soins de santé qui effectuent la réanimation cardio pulmonaire :
 Tous les soignants doivent porter un masque FFP2, blouse gants et protection oculaire au contact des patients en arrêt cardiaque (AC) suspects ou confirmés de COVID avant la réalisation des compressions thoraciques, défibrillation, ventilation au masque, intubation et ventilation mécanique.
 Le massage cardiaque doit être réalisé sans délai, mais en sécurité. La survie de l’AC dépend de la précocité des manœuvres de réanimation (MCE / Défibrillation)
 L’utilisation des équipements de protection individuelle par les soignants ne se limite pas aux seules situations de réanimation mais à tous les contextes de soins chez les patients cas suspects ou avérés.

 Reperfusion coronaire et Infarctus du myocarde : de l’ischémie mais aussi de l’hémorragie intra myocardique !

Intramyocardial Hemorrhage and the “Wave Front” of Reperfusion Injury Compromising Myocardial Salvage, J Am Coll Cardiol. 2022 Jan, 79 (1) 35–48

On sait depuis de nombreuses années qu’un processus hémorragique intra myocardique est fréquent dans les infarctus du myocarde (IDM) massifs. Il n’a pas été établi jusqu’à présent un lien entre la présence et/ou l’étendue hémorragie intra myocardique avec la gravité de l’IDM. Cette étude réalisée dans ce but montre que l’hémorragie intra myocardique serait un facteur de gravité qui s’additionne à celui de l’ischémie. L’hémorragie myocardique est un déterminant de la taille de l’IDM. Elle entraîne l’expansion de l’IDM après la reperfusion et compromet la récupération myocardique. D’après les auteurs, il est désormais reconnu que les lésions de reperfusion peuvent contribuer à l’augmentation de la taille de l’infarctus ("infarct surge"). Des études antérieures ont également montré que les lésions de reperfusion peuvent contribuer jusqu’à 50 % de la taille finale de l’infarctus, mais les facteurs contribuant à la variabilité observée ne sont pas connus et les tentatives précédentes pour limiter la poussée d’infarctus due aux lésions de reperfusion ont échoué.
Cette étude introduit le rôle de l’hémorragie intra myocardique post reperfusion dans la physiopathologie de l’IDM et les probables implications thérapeutiques futures.

J Am Coll Cardiol. 2022 Jan, 79 (1) 35–48

 L’AVC ischémique est plus fréquent chez les femmes comparées aux hommes chez les moins de 35 ans

Systematic Review of Sex Differences in Ischemic Strokes Among Young Adults : Are Young Women Disproportionately at Risk ? AHA - Stroke 24 janvier 2022

L’AVC survient à tous les âges, y compris les jeunes adultes, même s’ils ne présentent pas de facteurs de risque traditionnels. Historiquement, il était admis que les hommes avaient une incidence plus élevée d’AVC dans tous les groupes d’âge jusqu’à un âge très avancé. Cependant, des preuves récentes indiquent qu’il y a plus de jeunes femmes (âgées de 18 à 45 ans) victimes d’AVC ischémiques que de jeunes hommes, ce qui suggère que les jeunes femmes peuvent être disproportionnellement plus à risque que les hommes. Cette revue systématique de la littérature a porté sur 19 études publiées entre janvier 2008 et juillet 2021. Globalement, chez les jeunes adultes de moins de 35 ans, il est constaté davantage d’AVC ischémiques chez les femmes (rapport des taux d’incidence, 1,44 [1,18–1,76], I2 = 82 %) et une différence liée au sexe non significative chez les jeunes adultes de 35 à 45 ans (incidence rapport de taux, 1,08 [0,85–1,38], I2 = 95 %). Les AVC ischémiques sont plus fréquents (+44%) chez les femmes de moins de 35 ans en comparaison des hommes. Cette différence s’estompe dans le groupe 35-45 ans.

 Accident Ischémique Transitoire : traitement hospitalier ou ambulatoire ?

Risk of Subsequent Stroke Among Patients Receiving Outpatient vs Inpatient Care for Transient Ischemic AttackA Systematic Review and Meta-analysis. JAMA OL, 5 janvier 2022

Il n’existe actuellement aucun consensus aux USA sur le protocole de soins pour les patients atteints d’Accident ischémique transitoire (AIT) ou d’AVC mineurs (AVCm), et le taux d’hospitalisation de ces patients varie selon la région, l’hôpital et les praticiens. Dans cette revue systématique 226 683 patients recrutés entre 1981 et 2018 issus de 71 études ont été inclus dans la méta-analyse. Les études ont examiné 101 cohortes, dont 24 ont été étudiées de manière prospective. Parmi les 5636 patients qui ont reçu des soins dans les centres d’AIT, l’âge moyen était de 65,7 ans et 50,8 % de ce groupe étaient des hommes. Parmi les 130 139 patients hospitalisés, l’âge moyen était de 78,3 ans et 61,6 % du groupe étaient des femmes. Aucune différence significative n’a été observée dans le risque d’AVC ultérieur entre les patients traités en milieu hospitalier et en ambulatoire. Les patients traités aux urgences présentaient également un risque significativement plus élevé d’AVC ultérieur à 2 et 7 jours. D’après les auteurs, si la stratification du risque est correcte, un suivi à domicile est possible, avec un faible risque de survenue de récidive.

doi:10.1001/jamanetworkopen.2021.36644
JAMA Netw Open. 2022 ;5(1):e2136644.

 Pneumopathie aiguë communautaire du jeune enfant : antibiothérapie pendant 10 ou 5 jours ?

Short- vs Standard-Course Outpatient Antibiotic Therapy for Community-Acquired Pneumonia in ChildrenThe SCOUT-CAP Randomized Clinical Trial, JAMA Ped, 18 janvier 2022

Fournir la plus courte durée d’antibiotiques nécessaire pour traiter efficacement une infection est un principe central de la gestion des antibiotiques et une stratégie pratique et rentable. Cette étude a recruté des enfants âgés de 6 mois à 6 ans diagnostiqués avec une Pneumopathie aiguë communautaire (PAC) non compliquée avec une amélioration clinique précoce suite à 5 jours d’antibiothérapie. L’amoxicilline, l’amoxicilline avec l’acide clavulanique, le cefdinir (C3G) sont les trois types de traitements proposés. Les patients ont été randomisés au 6e jour pour passer à 5 jours supplémentaires de traitement antibiotique initialement prescrit ou à un placebo. Le critère d’évaluation principal était la réponse à la fin du traitement. Au total, 380 enfants ont participé à l’étude. L’âge moyen des participants était de 35,7 mois, et la moitié étaient des garçons. Plus de 90 % des enfants randomisés ont reçu de l’amoxicilline. La stratégie antibiotique de 5 jours avait une probabilité de 69 % (IC à 95 %, 63 % - 75 %) que les enfants obtiennent un résultat plus souhaitable par rapport au traitement standard de 10 jours. Il n’y avait pas non plus de différences significatives entre les deux groupes dans la persistance des symptômes. A noter que 40 % des enfants affectés à la stratégie de courte durée et 37 % des enfants affectés à la stratégie de 10 jours ont signalé un Effet indésirable lié aux antibiotiques, dont la plupart étaient légers. 171 enfants ont été inclus dans une analyse sur les résistances (gènes de résistance aux antibiotiques dans la flore oropharyngée). Le nombre total de gènes de résistance par cellule procaryote était significativement plus faible chez les enfants traités avec des antibiotiques pendant 5 jours par rapport aux enfants traités pendant 10 jours.

doi:10.1001/jamapediatrics.2021.5547
JAMA Pediatr. Published online January 18, 2022.

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