Actualités de juillet 2024

 vendredi 2 août 2024  |  hier  |  0 Commentaires
   Dr Michel NAHON

 Logiciels de reconnaissance faciale : la mesure de la température donne des informations sur l’age et la présence de maladies métaboliques

Thermal facial image analyses reveal quantitative hallmarks of aging and metabolic diseases. Clinical and Translational Report, July 02, 2024

La température centrale du corps humain diminue avec l’âge, la dépendance de la température faciale par rapport à l’âge et son potentiel à indiquer le taux de vieillissement ou les maladies liées au vieillissement restent incertains. Les auteurs de cette étude ont recueilli des images thermiques du visage de 2 811 Chinois âgés de 20 à 90 ans, développé la méthode ThermoFace pour traiter et analyser automatiquement les images, puis généré des modèles de prédiction de l’âge et des maladies. Le modèle d’apprentissage profond ThermoFace pour l’âge facial thermique présente un écart absolu moyen d’environ 5 ans en validation croisée et de 5,18 ans dans une cohorte indépendante. La différence entre l’âge prédit et l’âge chronologique est fortement associée aux paramètres métaboliques, au temps de sommeil et aux voies d’expression génique telles que la réparation de l’ADN, la lipolyse et l’ATPase dans le transcriptome sanguin, et elle est modifiable par l’exercice. De manière cohérente, les prédicteurs de maladie de ThermoFace prévoient les maladies métaboliques comme la stéatose hépatique avec une grande précision (AUC > 0,80), la probabilité prédite de la maladie étant corrélée avec les paramètres métaboliques.

Clinical and Translational Report| Volume 36, ISSUE 7, P1482-1493.e7, July 02, 2024 PDF Figures Save Share Reprints Request Thermal facial image analyses reveal quantitative hallmarks of aging and metabolic diseases

 Comparée à l’utilisation de l’olanzapine seule, l’association Olanzapine / Benzodiazépines injectable utilisée aux urgences n’augmente pas le taux d’intubation, avec une meilleure sédation de l’agitation psychiatrique

Comparing Intubation Rates in Patients Receiving Parenteral Olanzapine With and Without a Parenteral Benzodiazepine in the Emergency Department. AEM, June 15, 2024

Les recommandations nord américaines conseillent de ne pas administrer conjointement par voie IV l’olanzapine et les benzodiazépines en raison d’un risque de dépression cardio-respiratoire, tandis que les recommandations européennes conseillent de ne pas administrer les deux médicaments à moins de 60 minutes d’intervalle. En revanche, l’American College of Emergency Physicians recommande l’administration conjointe d’olanzapine injectable et de benzodiazépines pour le traitement de l’agitation sévère. Cette étude rétrospective à comparé l’olanzapine injectable avec et sans benzodiazépines injectables pour détecter les signes de dépression cardiorespiratoire. Les patients d’un service d’urgence urbain ont été recensés de janvier 2017 à novembre 2019, ayant reçu de l’olanzapine IV avec ou sans benzodiazépines IV. Ont été inclus les patients recevant 2 doses totales de médicaments, soit olanzapine+benzodiazépine, soit 2 doses d’olanzapine, coadministrées dans les 60 minutes. Le résultat principal était l’intubation trachéale au service des urgences. Les résultats secondaires comprenaient l’hypotension (pression artérielle systolique inférieure à 90 mmHg) et l’hypoxémie (SpO2 inférieure à 90 %). Ainsi 693 patients (médiane [alcoolémie]=210 mg/dL, âge médian=37 ans [IQR 29 à 49]) ont été inclus. Au total, 549 ont reçu 2 doses d’olanzapine et 144 patients ont reçu de l’olanzapine et une benzodiazépine. Nous n’avons pas constaté de différence dans les taux d’intubation entre le groupe olanzapine seule (21/549, 3,8 %) et le groupe olanzapine+benzodiazépine (5/144, 3,5 % ; différence = 0,3 %, intervalle de confiance à 95 % - 3,0 % à 3,7 %). Les taux d’hypoxémie (2 % olanzapine seule et 3 % olanzapine+benzodiazépine) et d’hypotension (9 % dans les deux groupes) n’étaient pas différents d’un groupe à l’autre. Les auteurs n’ont pas trouvé de différence dans la dépression cardio-respiratoire entre les patients recevant uniquement de l’olanzapine et ceux recevant de l’olanzapine plus une benzodiazépine.

Comparing Intubation Rates in Patients Receiving Parenteral Olanzapine With and Without a Parenteral Benzodiazepine in the Emergency Department

 Les résultats des hémoculture et des ECBU ont ils une influence sur le pronostic des sepsis pris en charge aux urgences ?

Comparison of clinical characteristics and outcomes of patients with sepsis identified by the Sepsis-3 criteria by blood and urine culture results : A multicentre retrospective cohort study, Health Science report, 19 June 2024

Les hémocultures (HC) et l’examen cyto bactériologique des urines (ECBU) sont les examens les plus courants chez les patients atteints de septicémie. Cette étude rétrospective a comparé les caractéristiques cliniques et les résultats des patients atteints de septicémie en fonction de la positivité des HC et ECBU et à identifier les facteurs associés aux cultures positives. Les patients âgés de ≥16 ans avec un sepsis identifié par les critères Sepsis-3 se présentant aux urgences de quatre hôpitaux entre 2017 et 2019 en Australie ont été inclus dans cette étude. Les résultats évalués étaient la mortalité à l’hôpital, l’admission en unité de soins intensifs (USI), la durée du séjour à l’hôpital et la représentation après la sortie. Quatre groupes de culture ont été définis sur la base de la positivité des HC et des ECBU prescrits dans les 24 h suivant le tri aux urgences. Sur 4109 patients atteints de sepsis, 2730 (66 %) étaient non bactériémiques, ECBU négative ; 767 (19 %) non bactériémiques, ECBU positive ; 359 (9 %) bactériémiques, ECBU négative ; et 253 (6 %) bactériémiques, ECBU positive. Comparés aux patients HC- ECBU-, les patients HC+ECBU- présentaient le risque le plus élevé d’admission en USI (odds ratio ajusté [AOR] IC 95 % : 1,60 [1,18-2,18]) tandis que les patients HC-ECBU+ présentaient le risque le plus faible (odds ratio ajusté [AOR] : 0,56 [0,41-0,76]). Les patients HC+ECBU- avaient le risque le plus élevé de représentation à 3 jours (AOR : 1,51 [1,02-2,25]) et le deuxième séjour hospitalier le plus long (risque relatif ajusté 1,17 [1,03-1,34]). L’administration d’antibiotiques avant le prélèvement d’échantillons pour la culture était associée à un risque plus faible de résultats positifs de la culture du sang ou de l’urine (AOR : 0,38, p < 0,0001). Des soins cliniques améliorés devraient être bénéfiques pour les patients atteints de septicémie non génito-urinaire (HC+ECBU-) qui présentaient le risque comparatif le plus élevé de résultats cliniques défavorables. Tous les efforts doivent être faits pour collecter des échantillons de culture pertinents avant l’administration d’antibiotiques, pour suivre les résultats des cultures et pour adapter le traitement en conséquence.

Comparison of clinical characteristics and outcomes of patients with sepsis identified by the Sepsis-3 criteria by blood and urine culture results : A multicentre retrospective cohort study
Abbreviations : BC, blood culture ; ICU, intensive care unit ; IQR, interquartile range ; SOFA, Sequential Organ Failure Assessment ; UC, urine culture.

 Aux urgences, 5% des hypoglycémies se compliquent de crises convulsives

Seizure occurrences among hypoglycemic patients in the emergency department. 04 July 2024.Acute medicine & surgery

L’hypoglycémie symptomatique est un problème courant dans les services d’urgence. Cependant, sans une identification et une prise en charge appropriées, l’hypoglycémie reste une urgence vitale. La cause de la mort subite associée à l’hypoglycémie peut être attribuée à des arythmies cardiaques et à une hypoxie accompagnée de convulsions. Malgré les progrès réalisés dans la gestion du diabète insulino dépendant et le contexte social, la fréquence et les caractéristiques des patients souffrant de crises d’épilepsie liées à l’hypoglycémie restent inconnues. Cette étude observationnelle rétrospective à étudié la fréquence et les caractéristiques des patients souffrant d’hypoglycémie et présentant des crises d’épilepsie aux urgences. Cette étude a été menée dans un seul centre de soins tertiaires. Les informations sur les patients ont été extraites des dossiers diagnostiques finaux des urgences. Tous les dossiers médicaux ont été analysés et les patients atteints d’hypoglycémie symptomatique âgés de 16 ans ou plus ont été inclus. Le résultat principal était la fréquence des crises d’épilepsie chez les patients souffrant d’hypoglycémie, la glycémie initiale des patients avec et sans crises ayant été analysée. Ainsi 380 patients (âge médian, 72 ans, IQR 64-80 ans ; glycémie initiale médiane, 34 mg/dL, IQR 24-46 ; 62,9 % d’hommes) ont été inclus. Dix-neuf des 380 patients (5,0 %) ont eu des crises d’épilepsie. Bien que 16 des 19 patients aient souffert de diabète sucré, aucun des 19 patients n’avait d’antécédents d’épilepsie. Les taux de glycémie initiaux des patients avec et sans crises n’étaient pas significativement différents (p = 0,97). Environ 5 % des patients souffrant d’hypoglycémie ont présenté des crises d’épilepsie. Les glycémies des patients hypoglycémiques avec et sans crises ne différaient pas.

Seizure occurrences among hypoglycemic patients in the emergency department

 Quelle est la gravité des vésicules et / ou des pustules chez les nourrissons de moins de deux mois ?

Management of Pustules and Vesicles in Afebrile Infants ≤60 Days Evaluated by Dermatology. Pediatrics (2024) 154 (1) : e2023064364.

Cette étude a analysé la prise en charge et les résultats des nourrissons apyrétiques ayant bénéficié d’une consultation en dermatologie pédiatrique pour des pustules et/ou des vésicules.
Les dossiers médicaux de tous les nourrissons âgés de 60 jours ou moins ayant bénéficié d’une consultation en dermatologie pédiatrique dans 6 établissements universitaires entre le 1er septembre 2013 et le 31 août 2019 ont été examinés afin d’identifier les nourrissons présentant des pustules et/ou des vésicules. Sur les 879 consultations, 183 nourrissons apyrétiques présentaient des pustules et/ou des vésicules. Aucune culture bactérienne de liquide céphalo-rachidien ou hémoculture n’était positive. Aucun ECBU positif concordant n’a été identifiée chez les nourrissons atteints d’une infection cutanée. Neuf nourrissons ont été diagnostiqués avec le virus de l’herpès simplex (HSV). Cinq prématurés ont été diagnostiqués avec des infections fongiques angioinvasives. Aucune infection bactérienne grave attribuable à une source cutanée n’a été identifiée, mais 53 % de ces nourrissons ont reçu des antibiotiques par voie parentérale. Le HSV a été diagnostiqué chez 7 % de cette cohorte, dont 77,8 % (7/9) étaient des enfants nés à terme et 22,2 % (2 sur 9) des enfants nés avant terme. Une infection fongique angioinvasive a été diagnostiquée chez 3 % d’entre eux, qui étaient tous (100 %, 5 sur 5) extrêmement prématurés, avec un âge gestationnel inférieur à 28 semaines. Ces résultats suggèrent que chez les nourrissons apyrétique à terme ≤60 jours, la probabilité d’une étiologie menaçant le pronostic vital des pustules ou vésicules isolées est faible une fois que l’infection par le HSV est exclue. Chez les prématurés présentant des pustules et/ou des vésicules, il convient de maintenir un indice de suspicion élevé et de procéder à une évaluation infectieuse générale. Le dépistage du HSV est recommandé pour tous les nourrissons présentant des vésicules, des pustules groupées et/ou des érosions à l’emporte-pièce.

Management of Pustules and Vesicles in Afebrile Infants ≤60 Days Evaluated by Dermatology

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